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• 1491; symoniaque 1372; lat. ecclés. simoniacus♦ Littér. Coupable ou entaché de simonie.⇒SIMONIAQUE, adj.DR. CANONIQUEA. — [En parlant d'une chose]1. Qui est entaché de simonie. Contrat, traité simoniaque. Les controverses relatives aux ordinations simoniaques et, plus généralement, aux sacrements administrés par des ministres indignes (Théol. cath. t. 14, 1 1939, p. 608).2. Littér. Qui a rapport à la simonie. Dans une société où toute la ferveur simoniaque du XVe et du XVIe siècle n'a pu abolir (...) le sens chrétien, il est absolument nécessaire que l'état capitaliste soit dieu, pour que le capital soit prophète (BERNANOS, Enf. humil., 1948, p. 89).B. — [En parlant d'une pers.] Coupable de simonie. Clerc, prêtre simoniaque. Ils avaient, lui [St François] et ses frères, le verbe haut et libre (...) se faisant justiciers partout (...) osant dénoncer (...) les évêques débauchés, simoniaques et parjures (ZOLA, Rome, 1896, p. 296). Quelle que fût la complaisance de Foulque vieillissant pour sa belle-sœur Alix, il ne pouvait laisser se prolonger indéfiniment à Antioche l'interrègne d'une femme sans scrupule et d'un prélat simoniaque (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 147).— Empl. subst. Brunissende: (...) Émettez un nouveau paquet d'indulgences, vous verrez avec quel empressement on se précipitera dessus. Le Pape: Mais on dit des choses si affreuses des supplices des simoniaques (RENAN, Drames philos., Eau jouvence, 1881, II, 3, p. 465).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1372 symoniaque adj. « entaché de simonie » (JEAN DE SALISBURY, Le Policratique, trad. par Denis Foulechat, ms. BN fr. 24287, f ° 202 r ° a, 1. 7, chap. 17 ds Fr. mod. t. 41, p. 293: heresie symoniaque); 2. ca 1440 symoniake adj. « coupable de simonie » (JEAN DE STAVELOT, Chron., éd. A. Borgnet, p. 435: pronunchiet et sentencheit le pape Eugene heretyke, scysmatike, symoniake); 1491 simoniaque subst. (La Mer des Histoires, II, 72a, éd. 1491 ds Rom. Forsch. t. 32, p. 163). Empr. au lat. chrét. simoniacus (fin VIe s. ds BLAISE Lat. chrét.: simoniaca haeresis), dér. de Simon (cf. simonie); s'est substitué à l'a. fr. et m. fr. simonial (1174-76, GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 615: ja pur simonials n'en sereient tenu). Fréq. abs. littér.:20.
simoniaque [simɔnjak] adj.ÉTYM. 1491; symoniaque, 1372; lat. ecclés. simoniacus, de simonia. → Simonie.❖♦ Didact., littér. Coupable ou entaché de simonie. N. || Les simoniaques (→ Bénéfice, cit. 7; canon, cit. 1).0 L'escroc n'inspire pas les mêmes sentiments que l'officier lâche, le prêtre simoniaque ou le juge corrompu, parce que ces gens en uniforme, infidèles à leur vocation, deviennent des usurpateurs.Malraux, Antimémoires, 1972, p. 154.
Encyclopédie Universelle. 2012.